La semaine de Pâques nous permet de découvrir jour après jour le Ressuscité, tel qu’il apparaît aux femmes, aux apôtres, aux disciples. Ce Dimanche, appelé par Saint Jean-Paul II « de la divine Miséricorde » nous propose de faire un pas de plus : rencontrer dans le Ressuscité le visage de la Miséricorde. « Avance », « Vois », « Mets ta main... », dit le Ressuscité à Thomas.
C’est vrai que des doutes, des incrédulités, des questionnements personnels demeurent en moi, surtout en cette période de pandémie. Vais-je entendre cette invitation de Jésus Christ ? Approche-toi de Moi, touche à travers mes blessures la dimension de mon amour pour toi, pour chacun : sa hauteur – il vient du Père -, sa largeur – il atteint tous les hommes -, sa profondeur – il prend toutes les détresses, les souffrances, les révoltes, les péchés.
Ton visage n’est que miséricorde. Les traces des blessures y demeurent comme un écrin précieux qui révèle la beauté de Ton amour. Ton cœur surtout a été transpercé par la lance d’un soldat. Il en coule l’eau et le sang, source de la vie nouvelle que tu transmets à tous ceux qui s’unissent à Toi. Abondance de vie, des fleuves d’eau vive !
Ton regard et Tes paroles rejoignent le lieu secret et personnel où gisent en moi le mal, la tristesse, les refus. Est-ce possible, Seigneur, que Ta miséricorde aime en moi ce qui est cassé, perverti ? Et que la puissance de Ton regard me redresse et me mette debout en créant en moi un esprit nouveau qui clame ma louange envers le Père de toutes les miséricordes.
Tu connais, Seigneur, les conditions de notre confinement, se tenir à distance, ne pas toucher les autres. Tu sais le désir profond qui nous habite, retrouver la joie de tendre la main, de se réunir, de s’embrasser. En ce dimanche avec Saint Thomas Tu me communiques un autre toucher, celui de la foi et de la charité. Dans le seul à seul avec Toi, Tu me fais toucher la force de certaines de Tes paroles : « Rien n’est impossible à Dieu » ; « Tu as du prix à mes yeux » ; « Viens et suis-moi » ; « Annonce à tes frères ». Et Tu ouvres mes yeux sur l’existence de frères et sœurs que je ne voyais pas, les pauvres, les exclus, les étrangers, les malades... ; ils sont là à ma porte et je peux faire quelque chose pour eux, créer un monde plus fraternel, les aimer comme Tu les aimes.
Avec Saint Thomas, je Te dis « mon Seigneur et mon Dieu ! »
Agathe
Cet article est paru dans "Dialogues", la feuille hebdomadaire de la paroisse de Rueil-Malmaison, le 19 avril 2020.