Dans une petite île de 20 km de large, à 10 km des rivages de la Chine, François cherche un passeur, il tient tant à entrer sur cette terre interdite aux étrangers ! Mais, trois mois après son arrivée sur l'île, le 3 décembre 1552, François s'éteint.
Auprès de lui, Antoine, un jeune chinois qu'il a baptisé… promesse de la moisson à venir… Deux mois avant la mort de François, naissait en Italie, Matteo Ricci, futur jésuite, qui travaillera à l'inculturation de l'Évangile en Chine.
Sur la stèle de la tombe de François à Sancian, figure une inscription encore lisible, libellée en portugais, en latin, en japonais, en chinois : « Ici est enseveli l'homme vraiment apostolique. »
François, capitaine de Dieu, a fini ses caravanes ;
Il n'a plus de souliers à ses pieds et sa chair est plus usée que sa soutane.
Il a fait ce qu'on lui avait dit de faire, non point tout, mais ce qu'il a pu :
Qu'on le couche sur la terre car il n'en peut plus.
Et c'est vrai que c'est la Chine qui est là, et c'est vrai qu'il n'est pas dedans :
Mais puisqu'il ne peut pas y entrer, il meurt devant.
Il s'étend, pose à côté de lui son bréviaire,
Dit : Jésus ! Pardonne à ses ennemis, fait sa prière,
Et tranquille comme un soldat, les pieds joints et le corps droit,
Ferme austèrement les yeux et se couvre du signe de la Croix.
Paul CLAUDEL, à Francis Jammes pour sa fête
« Rien n'arrête l'apôtre qui sait que l'Amour aura le dernier mot. »
M. Daniélou