Entre 1540 et 1552, François a écrit 108 lettres,
à ses frères,
à Rome,
aux autorités du Portugal,
aux collaborateurs en Inde… Il recevra 7 réponses.
Véritable autoportrait, ces lettres de François nous livrent le quotidien de sa mission, de ses projets comme de ses inspirations. On y sent battre le cœur d'un homme enthousiaste, fraternel, intéressé par tout ce qui se vit dans le monde. Cet homme si souvent seul reste un homme relié à tout un réseau de collaborateurs.
Cette correspondance l'unit par le plus profond à ses frères de Rome et elle a eu une influence décisive en Europe pour faire connaître l'Asie et y appeler des missionnaires.
Appel aux étudiants de Paris
« En voyant les foules de ces régions, la pensée me saisit souvent d'aller dans les facultés de chez vous, et surtout à l'université de Paris. Je voudrais crier en Sorbonne comme un homme qui a perdu le sens à ceux qui ont plus de science que de désir de l'employer avec profit qu'ils se penchent sur le compte que Dieu notre Seigneur leur en demandera. S'ils voulaient réfléchir aux talents que Dieu leur a donnés, ils sentiraient alors, dans l'intime de l'âme la volonté divine, et chercheraient les intérêts de Jésus-Christ plus que leurs désirs propres, en disant : - Seigneur me voici, que voulez-vous que je fasse ? Envoyez moi où vous voulez. » - 15 janvier 1544, aux compagnons vivant à Rome
Pierre, Ignace et les autres ….
« Pour l'amour du Christ notre Seigneur, de sa très sainte Mère, et de tous les saints qui sont dans la gloire du paradis, frères et pères qui m'êtes très chers, je vous en prie, souvenez-vous spécialement de moi et recommandez-moi sans cesse à Dieu, je vis dans un tel besoin de votre amitié et de votre aide. (…) Laissez moi vous dire ce que j'ai fait pour ne pas vous oublier. Pour mon réconfort et pour vous garder toujours dans mon esprit j'ai découpé dans vos lettres vos noms écrits de votre propre main, et je les porte toujours sur moi avec la formule de ma profession, afin d'y trouver ma consolation. » - 10 mai 1546
Confiance
« Le pire danger serait d'abandonner l'espérance et la confiance en la miséricorde de Dieu : c'est pour son amour et service que nous sommes venus ici pour annoncer sa loi et celle de Jésus-Christ son Fils, notre Rédempteur et Seigneur, et Dieu le sait bien… Se défier de lui serait bien plus terrible que tous les maux physiques que tous les ennemis de Dieu pourraient nous infliger… Nous sommes donc décidés à nous frayer une route pour la Chine à tout prix. » - 22 octobre 1552