Edith Moyon est entrée dans la paix de Dieu le 27 décembre 2019.
Ses diverses missions l'avaient envoyée à Neuilly, à Passy, à Rueil, aux Invalides et à Blois.
Nous nous sommes retrouvés pour une messe d'action de grâces pour sa vie le vendredi 3 janvier 2020 à la Fondation Cognacq-Jay (16 avenue de Versailles à Rueil-Malmaison), où elle vivait depuis plusieurs années.
Témoignage de sa nièce.
Ma chère tante Édith,
Nous sommes tous réunis ici car tu as quitté cette terre et que nous t'avons tellement aimée. Te voilà arrivée dans la maison du seigneur, qui t'as bien sûr accueillie à bras ouverts.
Tu étais la joie de vivre. Nous avons grandi avec toi et nous n'avons pas vu le temps passer. Tu étais la sœur chérie de tes frères qui t'adoraient. Bien avant les vacances papa se réjouissait à l'idée de te retrouver. Il se demandait combien de temps tu allais rester à chef- chef et il disait qu'il fallait remercier la directrice qui t'octroyait ce temps. Alors, pour toutes ces vacances passées avec tante Édith nous remercions la communauté.
Nous attendions tous les vacances à St Michel pour partager des moments toujours aussi inoubliables. Tu n'aurais jamais raté un bon bain et c'est joyeusement que tu mettais ton petit bonnet sur ta tête pour aller faire un petit plongeon et une partie de pieds chauds, tous les doigts de pieds en éventails et tous unis en cercle dans l'eau. Chaque matin, tu regardais l'horaire des marées sur ton petit bureau et tu te réjouissais. A la plage nous nous retrouvions tous ensemble pour nous baigner et nous chauffer au soleil. C'est là aussi que nous partions dans de grandes discussions.
Très jeunes tu as aiguisé notre goût de l'aventure. Tu avais toujours une bonne anecdote à raconter. Tes voyages, tes aventures avec Isabelle Redier qui, bien que religieuse faisait de la moto. Les voyages de classe avec tes élèves et les péripéties qui allaient avec. Tu adorais ton travail et entretenais une correspondance très suivie avec tes anciens élèves. Tu étais d'une grande vivacité d'esprit, toujours joyeuse et pleine d'humour, ouverte sur le monde et à la marche de celui-ci, courageuse, tu ne t'es jamais laissé aller et tu as pourtant eu ton lot de souffrance.
Tu n'aurais jamais raté une messe, et même quand il n'y en avait pas, tu allais prier chaque jour à l'église. Les dimanches, tes petites nièces se souviennent des bonbons que tu allais leurs acheter, mais aussi des cadeaux de fête que tu leurs faisais, ce qui était unique !
J'ai eu la chance extraordinaire que tu sois envoyée à Blois pour travailler au collège Ste Marie, c'était difficile pour toi au début et tu disais que Blois était un village comparé à Paris. Mais tu en as pris ton parti et tu y a vécu de belles années.
Je me suis fait une joie de te retrouver au collège Sainte Marie très régulièrement. J'ai été accueillie avec beaucoup de gentillesse par la communauté que je veux ici remercier. Quand je me suis retrouvée à la rue avec mon bébé , c'est encore par la communauté que je suis passée. Merci pour votre accueil et ses moments partagés C'est avec une grande émotion que je me remémore ceux-ci. Ils restent inoubliables.
Oui Tante Edith, tu as traversé cette vie tel un rayon de soleil, qui brille dans nos cœurs et qui jamais ne s'éteindra. Que le seigneur que tu as choisi de suivre dans la joie nous donne la force d'aller de l'avant.
Témoignage d'Odile Thibault, sfx
Ma chère Edith,
Nous voici réunis autour de toi, ta famille, ta communauté SFX, tes amis pour rendre grâces au Seigneur pour ta vie longue et belle.
Nous écoutons d’abord une de tes confidences : « C’est très jeune que j’ai entendu l’appel de Dieu. La Parole du Seigneur, « Viens et suis-moi », s’est concrétisé à 22 ans par mon entrée dans la communauté SFX. Originaire de la région de Nantes, je l’ai découverte par l’intermédiaire d’une tante à qui je m’étais confiée. L’éducation m’a toujours passionnée. De caractère enjoué, j’aimais bien rire avec les jeunes dont j’étais responsable, des 4èmes à Neuilly et à Rueil puis des 1ères et terminales à Ste Marie des Invalides et pour finir, les ainés de Ste Marie de Blois, filles et garçons, une nouvelle expérience pour moi, bien intéressante et exigeante : aider des jeunes à se connaitre et à découvrir ce pour quoi ils sont faits. Aujourd‘hui, je vis dans la maison Cognacq –Jay où j’essaie de témoigner de l’amour de Dieu par mon sourire. Une prière continue de m’habiter, le « suscipe » de St Ignace : « Prends et reçois, Seigneur, toute ma liberté ».
Chère Edith, je voudrais te dire merci au nom de mes sœurs à SFX. Tu es pour nous la parfaite illustration de ce que le père de Grandmaison nous indique pour la vie apostolique : tu as su allier une grande abnégation (un don total de toi-même sans retour sur toi) et un grand agrément. Humour, œil pétillant, malicieux. On riait bien, dans les nombreux camps ou voyages organisés pour les élèves, autour d’une petite bière, d’un verre d’ouzo ou de schnaps ! Quand nous étions jeunes arrivées dans la communauté, c’est toi qui étais bien souvent chargée de nous transmettre ton expérience d’éducatrice. Personnellement, j’ai beaucoup appris en te regardant agir auprès des adolescentes.
Tu avais souvent de sérieux problèmes de santé mais cela ne tarissait ni ta joie ni ton élan : tu parlais souvent de ton espérance d’avoir un jour un « corps glorieux » !
Ta présence dans la communauté était chaleureuse, bienveillante. Tu savais partager tes lectures, animer les conversations. Merci pour ta joie et ton sourire !
Tu aimais beaucoup ta famille, tes frères, tes neveux et nièces et nous te taquinions souvent à propos de St-Michel-Chef–Chef. Une fois, ta belle-sœur était très malade et tu avais emmené ta petite nièce Marie–Agathe au Tyrol lors d’un camp de ski et tu racontais malicieusement ses questions d’enfant posées pendant la messe de minuit.
Je voudrais aussi te dire merci au nom de toutes les générations d’adolescentes et de terminales que tu aimais beaucoup et qui te le rendaient bien. Ta grande compétence en matière d’éducation reposait sur une fine connaissance de la psychologie des adolescents, un regard toujours bienveillant qui inspirait confiance et qui savait donner confiance. Tu aidais chacun, chacune personnellement à tracer son chemin, toujours présente, disponible, avec le même bon sourire que tu as gardé constamment ici aussi à Cognacq–Jay.
Si tous tes anciens élèves pouvaient venir te dire merci, ils évoqueraient en riant tous les camps et voyages à Rome, en Grèce, à Bruges, à Gand, au ski à Moscou, à Tibar en Tunisie. Le plus étonnant était peut-être un 31 décembre à Berlin où malgré tes 70 ans bien sonnés tu avais osé entrainer les terminales au milieu des pétards terrifiants de la St Sylvestre. Bref, tu savais entrainer les jeunes vers le bien, dans un élan de vie et de joie. Beaucoup d’amis de Blois qui n’ont pas pu venir aujourd’hui se retrouveront la semaine pour une messe d’action de grâces célébrée par le père Verrier dans la chapelle de Ste Marie de Blois.
Rendons grâces au Seigneur pour tout ce qu’Il a pu manifester de sa gloire à travers la vie de notre chère Edith.