Communauté apostolique Saint-François-Xavier

Lettre de Monique depuis Garges

2023 GargesA la fin de l’année scolaire passée dans la verdure du Centre Madeleine-Daniélou, se rendre à Garges-lès-Gonesse, pour aider en français quatre jeunes femmes étrangères, a été une grande chance ! A cette époque de l'année, le Centre Charles-Péguy fait vivre un temps de vacances aux enfants qui ne quitteront pas le quartier : une semaine à monter un spectacle sur l’Iliade en plusieurs ateliers, à le présenter à leurs parents.

 

Mais les jeunes Turcs voudront-ils jouer avec les jeunes Grecs ? Il faudra beaucoup de patience pour aider la troupe à surmonter de telles tensions…
Pendant ce temps, j’accueille la 1ère mère de famille qui m’est confiée : originaire de Namibie, c’est sur son smartphone qu’elle me présente son pays où l’immense désert se jette dans l’Océan. Ella a déjà des notions de français et grâce à un manuel prêté par le Centre, nous allons pouvoir enrichir son vocabulaire… Rendez-vous demain !
Ma seconde élève est une jeune maman sri-lankaise, dont les deux garçons, inscrits au Centre, sont enrôlés dans l’Iliade. A son tour, elle me fait voyager dans son pays, que je connais si peu… Ensuite nous évaluons ses connaissances en français, dont elle sait déjà l’alphabet : mon admiration l’encourage, alors nous essayons de joindre une consonne à une autre lettre pour former un mot très simple…Mais tout se bloque… « Où as-tu appris si bien l’alphabet ? » Elle me montre sur son smartphone le site où un professeur, baguette en main, défile les lettres et reprend encore, et encore la liste, une fois le Z prononcé… Il y a une mécanique à arrêter doucement, et un chemin pédagogique à trouver… A un moment, je la sens au bord du découragement…En nous quittant, elle me dit d’une voix ferme : « Demain, ça ira ! » Le courage nous revient… 
Et me voici transportée en Mauritanie ! Ma troisième élève ne connaît que l'arabe de son pays.Je n'y reconnais pas les quelques mots d'arabe qui me restent de mon séjour au Tchad : les gestes seront notre principal mode de communication. Pourtant je sens soudain un souci qui la tiraille :  son mari lui annonce par téléphone qu'il lui faut changer de quartier. Une somptueuse photo apparait sur son écran : celle de leur mariage. Je suis éblouie. Elle rit, applaudit, mais nous reverrons-nous demain ?
La dernière élève de mes matinées, angolaise, est beaucoup plus jeune, « dans le vent ». Cette fois j'entre en contact avec une jeunesse étrangère, happée par la modernité. Ses connaissances en français sont meilleures que celles de ses aînées mais il faudra quelques ruses pour la stimuler en vue de l’examen de français qu'elle prépare pour septembre. Sa réussite lui ouvrira les portes pour des études adaptées à son niveau. 
Merci, mes sœurs africaines, pour ces heures passées ensemble, merci pour votre sourire, votre courage. Puisse le Centre Charles-Péguy être pour vous un havre de Paix et de Bonheur !

Monique Godde

 

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