A Marie...
Il vient un jour, il vient une heure
Où il faut résolument faire ce qu'il faut faire.
Il faut prendre son courage à deux mains.
Et s'adresser directement à celle qui est infiniment belle.
Parce qu'aussi elle est infiniment bonne.
À celle qui intercède.
La seule qui puisse parler avec l'autorité d'une mère.
S'adresser hardiment à celle qui est infiniment pure.
Parce qu'aussi elle est infiniment douce.
À celle qui est infiniment grande.
Parce qu'aussi elle est infiniment petite
Infiniment humble.
À celle qui est infiniment jeune.
Parce qu'aussi elle est infiniment mère.
À celle qui est infiniment droite.
Parce qu'aussi elle est infiniment penchée.
À celle qui est infiniment joyeuse.
Parce qu'aussi elle est infiniment douloureuse.
Septante et sept fois septante fois douloureuse
À celle qui est infiniment touchante.
Parce qu'aussi elle est infiniment touchée.
À celle qui est pleine de grâce.
Parce qu'elle est avec nous
À celle qui est avec nous.
Parce que le Seigneur est avec elle.
À celle qui est pleine de grâce
Parce qu'aussi elle est pleine d'efficace
Maintenant.
Et parce qu'elle est pleine de grâce et pleine d'efficace
Et à l'heure de notre mort ainsi soit-il.
Charles Péguy, Le Porche du mystère de la deuxième vertu